samedi, 03 février 2007
Influencer la démocratie, démocratiser l’influence
Un livre collectif très intéressant a été publié par l’AFCAP (Association française des conseils en affaires publiques). La partie consacrée au lobbying nous rappelle avec à propos que, si le politique peut être le destinataire de l’influence, cela ne doit pas le conduire à être son relai. L'AFCAP se prononce pour la reconnaissance du lobbying, assortie de règles de transparence et d’usage.
Mais ce livre m’a surtout intéressé dans les chapitres traitant de la démocratie, de l'opinion, des rôles de la « nébuleuse associative » ou des « experts », en mettant à mal quelques clichés angéliques à ce sujet (les ONG sont nées au Nord et voir aussi ce reportage sur les OGM!). Comme le souligne Stéphane Rozès,
« Les élus locaux sont tentés par une valorisation de l’identité territoriale supposée en synergie avec la modernité mais ont symétriquement tendance à dépolitiser les enjeux locaux, ce qui n’aide pas les individus à se projeter sur des identités collectives ». Il évoque également la dimension des politiques publiques qui ont peu ou prou conduit « à mettre l’airbag de l’écheveau des collectivités locales entre les demandes sociales exponentielles des nations et les gouvernants ». Et je partage bien son constat : « On aura au total assisté à une dissémination du pouvoir politique alors que le pouvoir économique à la fois se concentrait et semblait trouver sa cohérence dans des logiques financières ».
Face à des élites qui semblent être les seules à pouvoir maîtriser leur devenir social, la crise de la représentativité est réelle. L’opinion (publique) devient une métaphore du peuple, parfois dormant mais toujours susceptible de réveil et de menace. D’où la croissance gigantesque des moyens pour mesurer, ausculter, surveiller cette opinion et ses soubresauts.
Le discours politique vise alors à être en résonance avec l’opinion, pour pouvoir prétendre à parler au nom du Peuple. La bataille de l’opinion est aussi de lui renvoyer une image d’elle-même, qui la rassure ou qui l’inquiète, au gré des sondages.
En conclusion, une lecture salutaire, ouvrant aussi à la contradiction, pour prendre un peu de recul en cette période d’influences fortes sur notre démocratie.
Influencer la démocratie et démocratiser l'influence
"Ce qui est bon pour l’Amérique est-il mauvais pour Général Motors ?"
- l’intérêt général est-il forcément hostile à la promotion des intérêts particuliers ?
De l’influence en cercle fermé à la transparence d’un système ouvert : L’exemple bruxellois
Chapitre 3 : Matthieu Boissavy - Avocat
Le droit et le lobbying : de la nécessité d’une réglementation en France et auprès de l’Union Européenne.
Chapitre 4 : Jean-Marc Domange - Président des Ciments Calcia
Comment vendre l’intérêt privé ? La promotion de l’entreprise au cœur de l’enjeu démocratique.
L’exemple des producteurs de ciment.
Chapitre 5 : Stéphane Rozès – Directeur de CSA opinion
Chargé de définir et de porter l’intérêt général, le politique a-t-il les moyens de remplir son rôle
- à quoi sert un élu ?
- acteur ou alibi d’une démocratie sous influence ?
Chapitre 6 : Vincent Jacques-le-Seigneur – Journaliste
Les nouveaux acteurs de l’influence.
La place prise par une société civile changeante, les ONG, le mouvement alter.
Vers une démocratie de l’expertise ?
- rôle et influence de « l’expert »
- qui influence l’expert / qui l’expert influence-t-il ?
Chapitre 8 : Jean de Legge - Directeur de TMO
Comment l’opinion publique se forge-t-elle une opinion ?
- qui l’influence ?
- que souhaite-t-elle entendre ?
Chapitre 9 : Sophie Coignard – Journaliste au Point
Les media : relais ou acteur de l’influence,
- acteur ou devoyeur de la démocratie ?
- l’importance du « vu à la télé »
Lien permanent | Tags : démocratie, Rozès, Delacroix, afcap
Commentaires
J'ai besoin d'acheter ce livre
Écrit par : write resume | mardi, 14 juin 2011
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