lundi, 26 novembre 2007
Tous amis sur la Toile ! Tous sur Facebook!
Réponse à mes amis de Blog-territorial.
"Les amis de mes amis ne sont pas forcément mes amis"
Excusez-moi, mais derrière le débat légitime sur l’utilisation des données personnelles par Facebook, il y a pour moi encore plus préoccupant. Affirmer, comme le fait Philippe, qu’ « un réseau qui croît à la vitesse de 200.000 nouveaux inscrits par jour ne peut pas être foncièrement mauvais... » me paraît pour le moins péremptoire et risqué.
Le rêve cybernétique est-il en train de se réaliser? Norbert Wierner en rêvait, Facebook le ferait-il? Je trouve donc utile et légitime de s’interroger sur l’utilité de l’investissement en esprit et en temps humains sur ce type de réseau qui, ne l’oublions quand même pas, est privatif.
Wierner dans « the human use of human being » (1949) souligne que sa théorie requière une circulation libre et sans entrave (ni étatique ou hiérarchique) des informations pour ne pas fausser les interactions.
Philippe Breton, à propos de cette théorie, écrivait : « Cette nouvelle utopie sociale, telle que l’anticipa le père de la cybernétique, aura deux traits distinctifs : d’une part elle sera une organisation sociale entièrement centrée autour de la circulation de l’information, d’autre part, les machines, notamment les machines à communiquer, y joueront un rôle décisif. »
A relire aussi avec intérêt : "la dernière utopie communicationnelle" de Patrice Flichy ; ou parmi les thuriféraires, "Word philosophy" de Pierre Lévy : « Et puis un jour, quelque part pendant les années quatre-vingt-dix du XX siècle, elle[ la conscience] a décidé qu’il valait mieux cesser de se battre contre soi et ne plus former qu’une seule intelligence collective, une seule citadelle de lumière. »
Et que les homme politiques se sentent « obligés d’y être » pour faire commerce d’influence ne peut être un argument d’autorité.
Dois-je conclure avec Marc Chevrier, de l’université du Québec à Montréal, que « La bataille pour rester humain est maintenant engagée » ?
En conclusion provisoire, c’est nouveau, c’est techno, c’est communicant, donc c’est bon pour nous, donc c’est bon pour le Monde. Mon âge avancé y est-il pour quelque chose, mais je suis enclin à la prudence.
Je rejoins cependant Franck Confino quand il écrit : « il y a derrière ces sites de vraies applications et de réelles prouesses techniques, qui laissent entrevoir ce que sera le Web demain. »
Ah, au fait, c'était quoi l'objectif en allant sur Facebook? :)
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